Projets personnels

Se raconter en Kimono

Lors de la première année du DNMADe, nous avons eu la chance de réaliser un projet en partenariat avec le Musée Georges Labit des Arts de l’Asie et de l’Égypte antique de Toulouse, et l’aide d’Anita Henri, spécialiste de la culture japonaise. Après avoir visité le Musée, nous avons collecté à leur bibliothèque beaucoup d’informations sur les kimonos traditionnels.

Il existe différentes formes de kimono, chacune avec une signification spécifique, un niveau de formalité, porté à certaines occasions ou quotidiennement. J’ai choisi de réaliser un kimono houmongi, semi-formel. Les motifs de houmongi sont généralement positionnés sur le bas du kimono, sur les manches (qui sont courtes) et on peut retrouver trois emblèmes familiaux, en haut des manches et sur la nuque. La doublure est généralement décorée aussi, comme un motif caché pour le porteur, signé du créateur du kimono.

Chaque kimono est lié à une saison, par ses couleurs et ses motifs, qui racontent tous en plus une histoire. Nous devions nous raconter en faune et en flore. J’ai décidé de choisir la fin de l’hiver, le début de printemps. Un motif floral partant du bas gauche, s’étalant petit à petit dans une neige qui fond. Le bleu s’inspire des glaces de Misotsuchi. Les fleurs représentent mon prénom, mais aussi le jardin de chez mes parents, avec des pivoines, des chrysanthèmes, des ipomées et des fleurs de pommier, toutes réalisées avec différentes techniques. Plus haut, le kanji hana, fleur, comme emblème.

Au chaud, dans la doublure, l’hiver disparait, laissant toute la place au printemps. Les bordures oranges réchauffent les couleurs, inspirées des Yokote Kamakura, petites lumières sous la neige. Plus haut, un merle peint ouvre ses ailes et s’envole, comme porteur d’un message, il s’éloigne, grandit et prend du recul sur ce qu’il surplombe.

La ceinture, le obi, est choisie pour un noeud lui aussi semi-formel, le taiko musubi (noeud tambour). La longueur de la ceinture varie en fonction du noeud choisi, ici c’est un nagoya obi, de 3m50. Les motifs peuvent être visible sur l’entièreté, comme ils peuvent être placés seulement sur les parties visibles. La ceinture, en satin duchesse blanc, brille sur le kimono, comme la neige au soleil. Sur le tambour, un merle orange brodé, rappelant celui de la doublure.

Après cinq mois de recherches et de réalisation, nous nous sommes rendues en kimono, lors d’un week-end portes ouvertes au musée, pour y présenter l’art de l’habit traditionnel.

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